Автор работы: Пользователь скрыл имя, 10 Марта 2011 в 18:23, аттестационная работа
La lexicologie descriptive s'intéresse au vocabulaire d'une langue dans le cadre d'une période déterminée, elle en fait un tableau synchronique. La lexicologie descriptive bénéficie des études typologiques qui recherchent non pas à établir des rapports généalogiques, mais à décrire les affinités et les différences entre des langues indépendamment des liens de parenté.
Introduction ………………………………………………………………………………………………………1
Chapitre I: Notions de base …………………………………………………………………………………….1
Chapitre II: Le mot………………………………………………………………………………………………..6
Première partie
Les sources d`enrichissement du vocabulaire français.
La langue en tant que phénomène social………………………………………………………………………...21
Chapitre I: L`évolution sémantique des unités lexicales……………………………………………………....23
Chapitre II: La formation des mots……………………………………………………………………………..37
Chapitre III: La formation des locutions phraséologiques………………………………………………………55
Chapitre IV: Les empruntes……………………………………………………………………………………..62
Deuxième parti
Stratification fonctionelle du vocabulaire en français moderne
Les groupements lexicaux……………………………………………………………………………………….74
Chapitre I: Caractéristique du fonds usuel du vocabulaire du français moderne………………………………74
Chapitre II: Différenciation territoriale et sociale du lexique du français moderne……………………………77
Chapitre III: Mots et calques internationaux dans le vocabulaire du français moderne………………………...85
Chapitre IV: Eléments nouveaux et archaiques dans le vocabulaire du français moderne……………………...86
Troisième partie
Structuration sémantique et formelle du vocabulaire du français moderne
Les sous-systèmes dus aux relations assotiatives au sein du vocabulaire français……………………………..90
Chapitre I: Les synonymes…………………………………………………………………………………….91
Chapitre II: Les antonymes…………………………………………………………………………………….98
Chapitre III: Les homonymes………………………………………………………………………………….100
Quatrième partie
Notes lexicographiques
Types de dictionnaires………………………………………………………………………………………….103
Chapitre I: Les dictionnaires unilingues………………………………………………………………………104
Chapitre II: Les dictionnaires bilingues………………………………………………………………………..116
Dans chaque langue on trouve des vocables motivés et immotivés.
Dans son « Cours de linguistique générale » F. de Saussure fait la juste remarque qu'il n'y a point de langue où rien ne soit motivé, comme on ne peut se figurer une langue où tout soit motivé. Quant à la langue française il insiste sur la tendance qu'elle marque vers l'arbitraire du signe. Cette opinion est partagée par d'autres linguistes (Ch. Bally, V. Bran-dal, S. Ullman) qui en ont déduit le caractère abstrait du français contemporain. Toutefois cette assertion reste gratuite si elle n'est pas appuyée d'une analyse globale du vocabulaire. Cette analyse doit porter non seulement sur les mots, mais également sur les locutions phraséolo-giques dont la majorité est motivée (cf. : tête de girouette, tomber des nues, rire au nez de qn).
Des cas assez nombreux se présentent lorsque les vocables exprimant la même notion, mais appartenant à des langues différentes, ont la même forme interne. On dit en français le nez d'un navire, une chaîne de montagnes, la chenille d'un char de même qu'en russe нос корабля, цепь гор, гусеница танка. En français et en russe on dit pareillement roitelet et королек. Les mots perce-neige et подснежник ont une forme interne proche. Cette similitude de la forme interne de certains mots dans les langues différentes tient à des associations constantes qui apparaissent également chez des peuples différents.
Pourtant la forme interne des mots et des locutions revêt le plus souvent un caractère national. Pour désigner la prunelle les Français l'ont comparée à une petite prune, tandis qu'en russe зрачок dérive de l'ancien зреть - « voir ». La pommade est ainsi nommée parce que ce cosmétique se préparait autrefois avec de la pulpe de pomme ; le substantif russe correspondant мазь se rattache au verbe мазать - « enduire de qch ». La fleur qui est connue en russe sous le nom de гвоздика est appelée en français œillet. On dit en russe ручка сковороды et en français la queue d'une poêle. Le caractère national de l'image choisie pour dénommer les mêmes objets et phénomènes apparaît nettement dans les locutions phra-séologiques. En russe on dira знать на зубок et en français savoir sur le bout du doigt : l'expression russe быть тощим как спичка correspond en français à être maigre comme un clou ; l'expression дать руку на отсечение se traduira en français comme mettre sa main au feu.
On pourrait multiplier ces exemples.
La forme interne marque de son empreinte le sens actuel du vocable et en détermine en quelque sorte les limites. L'exemple suivant en servira d'illustration. Comparons les mots train et поезд. Le système de significations du mot français est plus compliqué que celui du mot russe correspondant Signalons les essentielles acceptions de train allure d'une bête de somme (le train d'un cheval, d'un mulet) ; allure en général (mener grand train) : suite de bêtes que l'on fait voyager ensemble (un train de bœufs) ; suite de wagons traînés par la même locomotion (le train entrait en gare).
Le lien de toutes ces acceptions avec le sens du verbe tramer, dont le substantif train dérive, est évident.
Le substantif russe поезд qui se rattache au verbe ездить - « aller, voyager » ne traduit que le sens de « train de chemin de fer ».
Nous avons déjà constaté qu'il pouvait y avoir un décalage entre la motivation et le sens étymologique. Ce décalage apparaît nettement dans le phénomène appelé « étymologie populaire ». Nous assistons à l'éty-mologie populaire lorsqu'on attribue à un vocable un sens étymologique qui ne lui appartient pas en réalité ; la motivation de ce vocable ne correspondra plus à son vrai sens étymologique. Ainsi, dans l'expression faire bonne chère qui voulait dire autrefois littéralement « faire bon visage », le mot chère < gr. kara - « visage » fut rapproché sémantiquement et confondu avec le mot chair < lat. carnis - « viande », tandis que l'expression en entier fut comprise comme « faire un bon repas ».
Jadis, sous le règne de Louis XI, aux environs de Paris se trouvait un certain château nommé « château de Vauvert » qui passait pour hanté. Le château de Vauvert est depuis longtemps oublié, mais l'expression au diable vcnrvert s'est conservée avec le sens de « très loin, si loin qu 'on n 'en revient plus ». Cette expression a perdu son sens littéral, mais les Français ne s'embarrassent pas pour si peu ; ils la comprennent à leur manière et en font dans le langage populaire au diable ouvert ou tout simplement au diable vert.
Un autre cas curieux est offert par le mot ingambe qui provient de l'italien in gamba - « en jambe » et signifie « alerte, dispos » ; sous l'influence de in- confondu avec le préfixe négatif il est parfois pris à tort dans le sens de « qui marche avec peine ».
En subissant l'influence de l'étymologie populaire les mots peuvent modifier leur aspect phonique de même que leur orthographe. Le mot latin « laudanum » en passant dans le français populaire devient laitd'ânon ; le mot du bas latin « arangia » devient en français orange par association avec le nom de la ville d'Orange, par où les fruits devaient passer au Nord.
L'adjectif souffreteux qui est dérivé d'un ancien nom soufraite -« privation » signifiait primitivement « qui est dans le dénuement ». Son sens actuel le plus répandu - « habituellement souffrant, mal portant », de même que son orthographe, sont dus au rapprochement des mots souffreteux et souffrir, souffrance.
§ 12. Caractéristique phonétique des mots en français moderne.
Nous nous bornerons ici à noter certains traits caractérisant les mots français quant à leur composition phonique et leur accentuation dans la chaîne parlée.1
Les mots français sont caractérisés par leur brièveté. Certains se réduisent à un seul phonème. Il s'agit surtout de mots non autonomes (ai, eu, on, est, l',d` etc.), les mots autonomes à un phonème étant exclusivement rares (an, eau).
Par contre, les monosyllabes sont très nombreux dans ces deux catégories de mots (le, les, des, qui, que, mais, main, nez, bras, monte, parle, etc.). Ces monosyllabes sont parmi les mots les plus fréquents.
L'analyse d'un certain nombre de textes suivis a permis de constater que dans le discours les mots contenant une syllabe forment environ 61% et les mots à deux syllabes forment près de 25% de l'ensemble des mots rencontrés. Cet état de choses est le résultat d'un long développement historique qui remonte à l'époque lointaine de la formation de la langue française du latin populaire (ou vulgaire). Pour la plupart les monosyllabes sont le résultat des nombreuses transformations phonétiques subies par les mots latins correspondants formés de deux ou trois syllabes (cf. • homme < lat homo, main < lat. manus, âme < lat. anima)
Le français possède naturellement des mots à plusieurs syllabes : toutefois il y a visiblement tendance à abréger les mots trop longs auxquels la langue semble répugner (métropolitain > métro, stylographe > stylo, piano-forte > piano, automobile > auto, météorologie > météo ; cf aussi avion qui s'est substitué à aéroplane,pilote àaviateur).
Comme conséquence de ce phénomène la longueur des mots au niveau de la langue est de 2.5 syllabes, alors que dans la parole - de 1.35 syllabes. Ce décalage s'explique par la fréquence d'emploi des mots-outils lors du processus de communication.
La tendance à raccourcir les mots, qui s'est manifestée à toutes les époques, a pour conséquence un autre phénomène caractéristique du vocabulaire français - l'homonymie. Un grand nombre de mots a coïncidé quant à la prononciation à la suite de modifications phonétiques régulières.
C'est surtout parmi les monosyllabes que l'on compte un grand nombre d'homonymes ; tels sont : ver < lat. vermis, vers (subst.) < lat. Versus - « sillon, ligne, vers ». vers (prép ) < lat. versus de vertere - « tourner ». vert < lat. vendis De là de nombreuses séries d'homonymes : par, part, pars ; cher, chair, chaire ; air, ère, aire, hère, erre (if), etc À la suite de l'homonymie le mot perd de son autonomie ce qui peut amener des conflits homonymiques Dans son ouvrage « La sémantique » P Guiraud cite l'exemple des verbes de l'ancien français amer - « aimer » et esmer - « estimer » qui se sont confondus dans la prononciation [eme]. Cette homonymie a disparu à la suite de l'élimination de esmer au profit de son doublet savant estimer. Toutefois les distinctions sémantiques et grammaticales des homonymes trouvent un support dans l'orthographe (àl'ex-ception des cas d'homographie : goutte –капля , goutte –подагра . ce qui rend un service incontestable en prenant dans l'énoncé écrit une importance particulière. Grâce à l'orthographe et au contexte l'homonymie ne présente point de sérieux inconvénient ainsi que le pensent certains linguistes qui qualifient ce phénomène naturel de pathologique (comme par exemple S. Ullmann). En réalité les homonymes se laissent facilement identifier et les cas de confusion dans la parole sont pratiquement réduits à zéro. Là, où la confusion est possible « il suffit de faire intervenir dans les énoncés... une modification minimale pour que leur signification se trouve précisée » [7, p. 49-50]. Ainsi en français nous avons :
« L'association des maires de France,
L'association des mères de France, etc. Or, pour échapper à l'ambiguïté, il suffit de dire dans le deuxième cas :
L'association des mères françaises, etc. » [7, p. 49-50].
Quant à la syllabation des mots français elle est reconnue comme étant remarquablement uniforme et simple. Ce sont les syllabes ouvertes qui forment près de 70% dans la chaîne parlée. Surtout fréquentes sont les syllabes ouvertes du type : consonne - voyelle (par exemple : [de-vi-za-ge] -dévisager, [re-pe-te] -répéter), moins nombreuses sont les syllabes des types : consonne-consonne-voyelle etvoyelle (par exemple : [ble-se] - blesser, [tru-ble] - troubler, [e-ku-te] - écouter, [a-ri-ve] - arriver). Parmi les syllabes fermées on rencontre surtout le type : consonne - voyelle -consonne (par exemple : [sur-nal] -journal, [par-tir] -partir}. Les autres types sont rares. Cette particularité de la structure syllabique des mots français contribue à son tour à l'homonymie.
Le mot français peut commencer par n' importe quelle consonne, toutefois les semi-consonnes initiales [j], [w], [q] sont rares ; de même que le h « aspiré » (haine, haïr, haricot, haie, onze, un - nom de nombre, etc.).
On ne compte qu'un certain nombre de mots commençant par [z] (zèbre, zéro, zinc, zone, zoo), par un [jt] dans l'argot ou le langage familier (gnaule, gnognote - « niais », gnangnan (fam.) - « mou, sans énergie »).
Relativement peu nombreuses aussi sont les combinaisons de consonnes au début du mot. Ce sont, le cas échéant, des groupes de deux consonnes dont le premier élément est une occlusive [p], [t], [k], [b], [d], [g] ou une spirante labiale [f], [v] suivie d'une liquide [I], [r] ou d'une semi-voyelle [w], [j], [q].
Ce sont aussi les combinaisons initiales comportant trois consonnes dont une liquide et une semi-voyelle après une occlusive : [prw], [plw], [plq], [trw], [trq], [krw], [krq], etc.
Les autres combinaisons de deux ou de trois consonnes aussi bien au début qu'à l'intérieur du mot sont rares (pneumatique, phtisie, stress, strident, strapontin, esclandre, escrime), apparaissant, comme règle, dans des mots d'emprunt.
Quant aux voyelles le français répugne aux hiatus à l'intérieur des mots (cf. : appréhender, méandre), il est exempt de diphtongues.
Notons aussi le service rendu par les phonèmes dans la distinction des vocables différents.
A. Sauvageot souligne le rôle exclusif de la consonne initiale dans la différenciation des mots. « II arrive, dit-il, qu'une même voyelle fournisse presque autant de vocables qu'il y a de consonnes pour la précéder : pont/ton /bon / don / gond /fond / font / vont / long / mont / nom / rond / sont /son /jonc, etc. » [7, p. 44].
La voyelle aussi a une valeur différencielle très importante. Dans le schéma consonnantique p - r selon la voyelle on a : par, part - port, porc, pore -pour -père, paire, pair-peur -pur.
Telles sont à grands traits les possibilités combinatoires des phonèmes français.
Dans la langue russe les mots dans la chaîne parlée sont généralement marqués de raccenttonique. ce qui facilite leur délimitation. Il en est autrement pour le français où les mots phonétiquement se laissent difficilement isoler dans le discours : privés de l'accent tonique propre, ils se rallient les uns aux autres en formant une chaîne ininterrompue grâce aux liaisons et aux enchaînements. On dégage, en revanche, des groupes de mots représentant une unité de sens et qui sont appelés « groupes dynamiques ou rythmiques » avec un accent final sur la dernière voyelle du groupe.
Cette particularité de l'accentuation fait que le mot français perd de son autonomie dans la chaîne parlée. La délimitation phonétique des mots émis dans la parole en est enrayée. Ceci explique les modifications de l'aspect phonétique survenues à certains mots au cours des siècles. Les uns se sont soudés avec les mots qui les précédaient dont l'article défini : c'est ainsi que ierre est devenu lierre, endemain - lendemain, nette -luette, oriot - loriot ; / 'aboutique - la boutique, d'autres au contraire, ont subi une amputation : lacunette - « petit canal » s'est transformé en la cunette car on a pensé à l'article précédant un substantif ; de même m'amie a été perçu comme ma mie.
Toutefois il serait abusif de conclure à l'absence totale de limites entre les mots dans la chaîne parlée en français. En effet certains indices phonétiques contribuent à dégager les mots dans le discours. Ainsi, par exemple, le son [z] qui apparaît dans les liaisons signale la jointure entre deux mots. Il en est de même de l'hiatus qui, comme nous l'avons signalé, est rare à l'intérieur du mot. mais assez régulier à la limite des mots [2, p. 321-322]. Un indice important est l'éventualité d'une pause en fin de mot dans la chaîne parlée [11, p. 61].
§ 13. Caractéristique grammaticale du mot en français moderne. Les unités essentielles de la langue étroitement liées l'une à l'autre sont le motet la proposition. Les mots acquièrent dans la proposition une force particulière en tant qu'éléments de la communication. C'est en se groupant en propositions d'après les règles grammaticales que les mots manifestent leur faculté d'exprimer non seulement des notions, des concepts, mais des idées, des jugements. Dans la proposition les mots autonomes remplissent les fonctions de différents termes, dits termes de la proposition (du sujet, du prédicat, du complément, etc.). tandis que les mots non-autonomes établissent des rapports variés entre les termes ou les parties de la proposition. La faculté de former des propositions afin d'exprimer des jugements constitue une des principales caractéristiques grammaticales des mots.
Une autre particularité du mot consiste dans son appartenance à une des parties du discours. Ainsi on distingue les substantifs, les adjectifs, les verbes, les adverbes, les pronoms, etc. Les parties du discours sont étudiées par la grammaire : elles constituent la base de la morphologie. C'est à partir des propriétés des parties du discours que la grammaire crée les règles des agencements de mots, les règles qui sont le produit d'un long travail d'abstraction de la mentalité humaine. Il serait pourtant faux de traiter les parties du discours de catégories purement grammaticales En effet, les parties du discours se distinguent les unes des autres par leur sens lexical : les substantifs désignent avant tout des objets ou des phénomènes, les verbes expriment des processus, des actions ou des états : les adjectifs - des qualités, etc. C'est pourquoi il serait plus juste de qualifier les parties du discours de catégories lexico-grammaticales.
La composition morphémique des mots est aussi étudiée par la grammaire, pourtant elle a un intérêt considérable pour la lexicologie. La faculté du mot de se décomposer en morphèmes présente une des caractéristiques grammaticales du mot qui. en particulier, le distingue du morphème. Ce dernier, étant lui-même la plus petite unité significative de la langue, ne peut être décomposé sans perte de sens. Ainsi le mot amener comporte trois morphèmes : a-men-er, mais ces derniers ne se laissent pas décomposer en plus petites unités significatives. On peut seulement en déterminer la structure phonique, en isoler les phonèmes. Les phonèmes ne possèdent point de sens propre, ils ne servent qu'à distinguer les morphèmes (cf. : amener et emmener : mener et miner : tremper et tromper : lever et laver ; cacher, cocher et coucher). Ce sont principalement les mots autonomes qui se laissent décomposer en morphèmes. Quant aux mots-outils, dont beaucoup se rapprochent à certains égards des morphèmes, ils constituent généralement un tout indivisible.
Parmi les mots autonomes, il y en a de simples qui sont formés d'une seule racine. Tels sont homme, monde, terre, ciel, arbre, table, porte, chambre, etc. Ces mots pourraient être aussi appelés « mots-racines ». Plus souvent les mots contiennent une ou plusieurs racines auxquelles se joignent des affixes (les préfixes placés avant et les suffixes placés après la racine) et les terminaisons (ou) les désinences qui expriment des significations grammaticales. On distingue encore le thème (ouïe radical), c'est-à-dire la partie du mot recelant le sens lexical et précédant la terminaison à valeur grammaticale. Ainsi dans l'exemple : Nous démentons formellement ces accusations, le mot démentons comprend la racine -ment-, le préfixe dé-, le thème dément-, la terminaison -ons La racine recèle le sens lexical fondamental du mot. Le thème qui comporte tout le sens lexical du mot s'oppose à la désinence qui est porteur d'un sens grammatical.
Dans le français moderne le thème apparaît exclusivement dans la conjugaison des verbes qui ont conservé jusqu'à présent des traits de l'ancien synthétisme, tandis que dans les nominaux, depuis la destruction du système de déclinaison, le thème ne se laisse plus dégager, il coïncide avec le mot. Les finales des substantifs et des adjectifs telles que animal - animaux, paysan - paysanne ; blanc - blanche, fin -fine ne sont plus des désinences mais de simples alternances phoniques à valeur grammaticale.
Dans les travaux des linguistes français le terme « radical » s'emploie encore pour désigner la partie du mot à laquelle s'applique l'un ou l'autre affixe servant à former ce mot. Pour plus de précision il serait préférable de dénommer cette partie du mot par un terme spécial. Celui de « base formative » ou simplement « base » serait plus approprié. Ainsi contrairement au thème (radical) le terme « base » sera appliqué à l'élément du mot auquel s'ajoutent l'affixe ou les affixes formant ce mot. Par exemple, dans acclimatation la base formative sera présentée par la partie acclimat- à laquelle s'applique le suffixe -ation. Les bases fbrmatives peuvent être ou non en corrélation avec des mots indépendants. Elles sont respectivement appelées libres comme dans refaire, laitière, cache-nez (cf. -.faire, lait, cache, nez) et liées comme dans fracture, bibliothèque (cf. -.fraction, bibliophile, jilmothèque). À l'encontre du thème (ou radical), la base formative ne recèle guère comme règle, tout le sens lexical du mot.
Les affixes appliqués à la base peuvent tout simplement en modifier le sens. Tels sont les cas de jardinet, maisonnette, refaire. Plus souvent les rapports sémantiques entre la base et Faffixe sont plus compliqués ; dans ces derniers cas, on crée des mots qui se distinguent essentiellement par leur sens de la base formative. Ainsi le mot orangeade (f) ne désigne point une espèce d'orange, mais une boisson rafraîchissante au sirop d'orange : un poursuiteur n'est même pas une personne qui en poursuit une autre, mais plus spécialement un cycliste-spécialiste de la poursuite.